‘Flow’) qui permet de donner rapidement de nouvelles priorités, en recherchant toujours le maximum de valeur.
Cela nécessite notamment de raccourcir les cycles de décision et de donner la juste responsabilité aux équipes (afin que chacune puisse résoudre elle-même les problèmes qui sont de sont niveau). Cette attitude permet de rapidement se réorienter en prenant en compte des facteurs extérieurs, tout en sécurisant la valeur.
Il s’agit principalement de bien comprendre la nécessité de s’assurer du caractère opérant de schéma directeur et de sa capacité à évoluer facilement en fonction de l’évolution des orientations stratégiques d’une organisation.
Plusieurs outils existent pour piloter le backlog dans le temps. Il s’agit de mesurer de manière objective un certain nombre d’indicateurs qui sont clé pour une organisation donnée (ex : vitesse de delivery, satisfaction des utilisateurs, régularité des mise à disposition de nouveaux services, …). Le framework XLR8 propose une grille de pilotage pour
Pour faciliter cette évolutivité, le système d’information doit basculer pour faciliter l’intégration de nouveaux services à destination des personas identifiés.
Le système d’information a longtemps été construit sur un schéma très séquentiel, prenant en compte deux visions interdépendantes :
Cela se traduit de manière particulièrement claire au sein des ERP, mais également au sein des systèmes métier. Il reflète finalement une vision très “chaîne de montage” (conformément à la loi de Conway, le rendant peut évolutif : c’est la donnée qui transite d’une fonction à une autre pour être transformée).
Les organisations tentent en général de représenter leur système d’information à travers une vaste cartographie fonctionnelle (ou “POS” selon les termes de l’urbanisation des systèmes), laquelle est en général complexe et difficile à maintenir. Surtout, la représentation des données au sein du système d’information y est inexistante.
Par ailleurs, cela suppose une représentation des données permettant à plusieurs systèmes de travailler avec les mêmes données : c’est l’interopérabilité. Malgré la capacité d’échanger des données, cela rend les systèmes très dépendants les uns des autres et donc peu évolutifs (ou à fort coûts), car un même objet de donnée sera traité par plusieurs systèmes au cours de son cycle de vie.
La difficulté se perçoit aujourd’hui dans la difficulté à construire des datalake opérationnels, car les données (pourtant connexes) proviennent de systèmes différents, ayant des représentations sémantiques et logiques différentes.
La bascule vers un système d’information plutôt orienté “donnée”, suppose de reconstruire conceptuellement le système autour des objets de données et de déterminer les responsabilités sur ces données, en distinguant les services et fonctionnalités qui les opèrent.
On adopte ici un design tiré par le domaine de données (“domain driven”), à l’échelle du système d’information.
Ce modèle permet par ailleurs, au niveau du système d’information, de dissocier ce qui évolue moins vite (le modèle) de ce qui évolue avec une plus grande célérité (les fonctionnalités et les services), selon les principes de la clean architecture.
Appliqué à l’ensemble du système d’information cela le rend beaucoup plus évolutif avec une bien plus grande sécurité sur les données et leur modèle.
Pour être efficace, le schéma directeur ne devrait pas prendre plus de 2 mois à définir et être évolutif.
La première étape consiste d'abord à s'interroger sur un “Why” : Que voulons nous être ? Pour qui ? Définir cette vision de l’organisation et de son système d’information est essentiel pour en assurer la réussite. Elle me permet de déterminer en continu quels seront les personas et initiatives prioritaires sur le système d’information.
Cette vision doit être re-challengée tous les ans, ou lorsqu’un événement inattendu survient remettant en cause les priorités.
La deuxième étape consiste à en faire découler les personas clés de l'organisation (qu’ils soient internes ou externes), de les prioriser et de les décrire. Il ne s’agit pas de décrire l’ensemble, mais d’identifier ceux qui correspondent à un objectif stratégique.
Cela permet de comprendre les objectifs attendus de l’organisation par un ou des personas (par exemple : pour le persona X, je veux être l’entreprise qui livre des produits frais, en achat direct, le plus rapidement possible, e.g. en moins de 24h).
La troisième étape consiste à décrire les interactions d’un persona sur le système d’information et les impacts sur les autres personas, en identifiant le domaine de données clés concerné par l’initiative et le cycle de vie de l’objet métier pour apporter le service attente (par exemple : pour permettre la livraison d’un produit en 2 jours, quels événements ont eu lieu en amont pour que cela soit possible ?).
Cette définition pourra s’appuyer sur une démarche d’atelier d’event storming en faisant intervenir les acteurs pertinents pour bien décrire le circuit dans son ensemble.
La quatrième étape consiste à identifier les actions à mener sur les systèmes d’information existants et les nouveaux systèmes à construire pour mettre en œuvre les initiatives à destination des personas. Ces initiatives seront ensuite suivies dans leur phase de delivery, mais également lorsqu’elles seront déployées : la finalité est de s’assurer que l’initiative en question contribue bien aux objectifs stratégiques visés.
Par ailleurs, lors de la définition des initiatives, il faudra prendre en compte des chantiers à l’impact transverse (comme les sujets d’infrastructures et d’hébergement) et s’appuyer sur ces initiatives métier pour les traiter.
La cinquième étape consiste dans la mise en œuvre des initiatives et dans le pilotage de leur mise en œuvre au sein des systèmes. Il s’agit d’évaluer la bonne application d’initiatives ayant un impact concret à court ou moyen terme, afin de pouvoir l’évaluer et réévaluer la priorité des actions.
Le schéma directeur (ou ‘schema designer’) fait l’objet d’une rétrospective régulière et récurrente pour s’assurer de sa pertinence toujours constante (par exemple : tous les ans), afin de stopper des initiatives ou d’en lancer de nouvelles lorsque cela apporte de la valeur à l’organisation et à ses objectifs.
Le schéma directeur n’a pas été conçu et n’est pas utilisé pour piloter la transformation du système d’information mais pour décider un budget. Il est en général long à décrire et finit en général au sein d’une étagère.
Nous pensons que le schéma directeur peut et doit avoir un caractère opérationnel et évolutif. Pour y parvenir il faut changer la finalité du schéma directeur pour le rendre plus proche des initiatives à destination d'utilisateurs concrets du système.
Cela nécessite de prendre une démarche de “design”, visant à bien définir la vision, en incorporant l’ensemble des parties prenantes (des métiers au technique), pour la détailler en des initiatives concrètes, répondant à des objectifs stratégiques clairs, impactant des personnes avec leurs douleurs.
Le schéma directeur devient ainsi un outil actionnable et pilotable, pour faire apparaître une valeur qualifiable et mesurable.