Inspeer propose de “partage[r] solidairement les montants non couverts par [l’]assureur”. En d’autres termes, il s’agit de proposer une sorte d’assurance sur la franchise. On voit également des acteurs apparaître sur le terrain de l’assurance auto, comme, par exemple WeCover qui promet de proposer prochainement “l’assurance collaborative pour les bons conducteurs”.
Ailleurs, en Europe, l’offre se positionne de façon plus affirmée sur le territoire des assureurs traditionnels. C’est le cas d’InsPool et de Guevara au Royaume-Uni qui interviennent également sur le marché de l’assurance auto. Outre Rhin, Friendsurance propose une large gamme de produits : responsabilité civile, habitation, protection juridique, matériel électronique, auto, mobile... Enfin, aux Etats-Unis, la startup Lemonade, qui a levé 13 millions de dollars en décembre dernier, fait parler d’elle en s’engageant à délivrer des produits d’assurance “honnêtes, instantanés et agréables”. Belle promesse.
L’assurance collaborative est une approche qui vise à reposer le moins possible sur les compagnies d’assurance. Cependant, elle introduit de nouveaux intermédiaires : les plates-formes de souscription dont le rôle est de centraliser la gestion des communautés et de séquestrer l’argent versé par les assurés. Comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner sur ce blog, les plates-formes présentent deux inconvénients : elle prélèvent de la valeur sur les échanges et elles peuvent être amenées à prendre unilatéralement des décisions qui sont contraires aux intérêts de leurs utilisateurs.
Pour répondre à ces écueils, des startups travaillent à implémenter les principes de l’assurance collaborative sur une Blockchain. C’est notamment le cas des français de WeKeep.io qui, à l’occasion de la conférence AssurChain, ont présenté leur vision de l’assurance collaborative : sans intermédiaire et régie par des smart contracts. En désintermédiant l’acteur central que représente la plateforme de souscription, les mécanismes de la blockchain pourraient encore faire baisser les coûts et garantiraient un mode de fonctionnement transparent et reposant sur la communauté.
Mécanisme d'assurance collaborative sur la Blockchain selon WeKeep.io
Dans l’approche de WeKeep, la mutualisation des cotisations des assurés est consignée au sein d’un smart contract multi-signé. Pour débloquer une indemnisation, deux conditions doivent être réunies : des données concrètes doivent confirmer la survenance et les membres du groupe doivent donner leur accord en votant.
Si ces tendances se confirment, l’assurance de demain serait alors complètement régie par ses adhérents et n’aurait alors plus aucun objectif de rentabilité. En ce sens, elle serait beaucoup plus coopérative que sous sa forme actuelle. Faut-il y voir les prémices d’un nouveau mutualisme propulsé par la technologie ? L’appropriation de ces pratiques par le grand public nous le dira.
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