billet précédent la définition des concepts de l’internet des objets. Nous allons maintenant les qualifier sur un plan technique : ce sont de dispositifs permettant de collecter, stocker, transmettre et traiter des données issues du monde physique.
Les objets dont il est question ici sont donc des source de données, identifiés et identifiables de façon unique et ayant un lien direct ou indirect (via un concentrateur) avec Internet.
On a distingué dans le billet précédent deux types d’objet :
Précisons le rôle des différents processus présentés sur ce schéma :
Deux autres processus n’apparaissent pas sur le schéma, car ils sont à la fois transverves et omniprésents :
Le traitement des données est un processus qui peut intervenir à tous les niveaux de la chaîne, depuis la capture de l’information jusqu’à sa restitution. Une stratégie pertinente, et commune quand on parle d’Internet des objets, consiste à stocker l’information dans sa forme intégrale. On collecte de manière exhaustive, « big data », sans préjuger des traitements qu’on fera subir aux données. Cette stratégie est possible aujourd’hui grâce à des architectures distribuées type NoSQL, capables d’emmagasiner de grandes quantités d’information tout en offrant la possibilité de réaliser des traitements complexes en leur sein (Map/Reduce par exemple).
La transmission des données est un processus qui intervient à tous les niveaux de la chaîne. Deux réseaux, supports des transmissions, cohabitent généralement :
Réseau local de concentration. On utilise alors des technologies comme ANT, ZigBee, Z-wave, NFC ou Bluetooth LE.
Réseau WAN, permettant d’interconnecter les réseaux spécialisés et de les interfacer avec des fermes de serveur. On utilise alors WiFi, les réseaux cellulaires (GSM, UMTS, LTE) ou encore les connexions physiques standard (Ethernet, fibre optique). Ces réseaux sont généralement connectés à Internet.
Les technologies de transmission utilisées dépendent essentiellement de l’application et du contexte. La transmission peut par exemple exploiter le Push reposant sur Comet ou WebSocket. Les canaux peuvent être bidirectionnels si l’application autorise une rétroaction. Dans certains cas, ces canaux devront transmettre les données en temps réel, dans d’autres cas, le temps ne sera pas un facteur déterminant.
Il existe de nombreuses applications grand public dans le domaine de l’Internet des objets. En voici quelques unes, mettant en évidence les concepts présentés ci-dessus :
Flightradar24 est une plateforme de visualisation en temps réel des avions de ligne en vol sur un fond de carte. Leur plateforme collecte des informations broadcastées par radio par les avions de ligne (protocole ADS-B), les persiste et les restitue sur un fond de carte à destination de clients web ou mobile.
Fitbit propose de mesurer son activité physique tout au long de la journée à l’aide d’un capteur. Ce dispositif, transfert l’ensemble des informations capturées à un site web qui peut alors estimer la qualité du sommeil, la distance parcourue à pied ou encore les calories brûlées.
Karotz (anciennement Nabaztag) est un objet communiquant permettant, entre autre, de reconnaître des tags RFID et d’interagir avec son propriétaire de façon sonore, gestuelle ou visuelle. Connecté à Internet, il peut diffuser des informations et être piloté depuis un smartphone.
Offres | Capter | Concentrer | Stocker | Présenter | Traiter | Transmettre |
Flightradar24 | Objet spécialisé | Radar | Cloud | Web | Cloud | ADS+Internet |
Fitbit | Objet spécialisé | base d'acceuil | Cloud | Objet+Web | Cloud | ANT+Internet |
Karotz | Objet spécialisé | - | Cloud | Objet | Objet+Cloud | XMPP+Wifi+Internet |
Nous avons mené un projet d'Internet des Objets dans le cadre de la R&D OCTO cette année : il s'agissait de suivre en temps réel les paramètres (position, vitesse, niveau d'huile, etc.) d'une flotte de voitures, comme cela existe déjà avec les avions. Nous avons appelé ce projet « Quantified Car », en référence au Quantified Self.
Vous pouvez consulter la vidéo de notre prototype ci dessous :