Ce test de Harvard est encore utilisé et c'est la rapidité de réponse qui est prise en compte, notre hésitation entre notre instinct et notre logique. Problème : les résultats n'ont pas évolué depuis les années 80.
On est tous biaisés, mais finalement, ce n'est pas grave ! L'important, c'est de s'en rendre compte.
Autre exemple : huit niveaux de postes existent chez Google. Plus le niveaux est haut, moins il y a de poste. On débute l’expérience avec une parité parfaite à chaque niveau, en appliquant néanmoins un biais positif de 1% aux hommes. Ce biais peut être imaginé par une notation sur 100 pour les femmes alors que les hommes seront notés sur 101 par leurs pairs. On lance vingt itérations de promotion et on constate alors que ce biais plutôt faible, crée des disparités assez violentes. Alors imaginez dans le monde réel, où on est loin des 50% au départ et que ce biais est des fois nettement supérieur à 1…
Pourtant la diversité dans une équipe apporte énormément :
Il existe donc 4 biais inconscient : Social, Decision-Making, Memory, Probability. Mais il existe 4 actions pour s'en débarrasser : Be Prepared, Bring it up, Point it out and Be Visible!
Aujourd'hui, tous les Managers de chez Google doivent passer une formation pour gérer les situations discriminantes.
En interlude, c'est la directrice de la Wild Code School qui vient nous parler. Cette école forme des développeurs en 5 mois. Dès le début de l'école, elle souhaitait combattre pour la parité mais ne recevait que 25% de candidatures de femmes et démarrait toujours l'année avec 25% d'étudiantes. Plusieurs actions ont alors été mises en place :
Mais ça ne suffisait pas, les chiffres ne bougeaient pas. Alors, ils ont voulu prendre des formatrices... Mais n'en ont pas trouvé. Et finalement cette rentrée marque l'arrivée d'une classe uniquement composée d'étudiantes. C'est une action radicale mais qui semble avoir attiré beaucoup plus de femmes. De mon point de vue, c'est la création d'une zone de confiance, où le syndrome de l'imposteur est alors moins prédominant, qui fait la réussite de ce programme.
Meriam nous a présenté plusieurs programmes pour les étudiant(e)s.
Il existe aussi des programmes plus généraux :
Dernier passage, une représentante de Women In AI. Leur but est de représenter et faire connaître les femmes travaillant sur l’intelligence artificielle. Elle pointe l'importance de diversifier les concepteurs : une IA ressemble à son équipe de développement et si celle-ci manque de diversités, l'IA sera aussi peu représentative.
Enfin c'est Marion Hayoun (PAUG) qui a repris la parole pour nous montrer que cette année encore, malgré leurs efforts, ils n'avaient eu que 7 speakers femmes à l'AndroidMakers sur plus de 50 sessions. Mais les chiffres vont en grandissant et ils prennent maintenant l'initiative d'aller chercher eux-mêmes ces speakers femmes.
J’attendais un meetup de ce genre à Paris depuis pas mal de temps. Les problèmes de diversité dans notre profession sont clonés sur ceux que l’on peut voir sur les bancs des écoles et des facs aujourd’hui. J’ai entendu des professeurs d’université catastrophés devant des promotions de Licence entièrement composées d’hommes en 2015. Un d’eux m’a même contacté pour venir présenter mon métier aux premières années car quasi aucune étudiante n’avait fait le choix de continuer l’informatique. Ce genre d’initiative (meetup, présentation, etc) permet de présenter notre métier, casser certains clichés et asexuer un métier qui n’aurait jamais dû l’être.
L’engagement des personnes que nous avons pu voir jeudi était réellement encourageant. Et comme l’a souligné Marion Hayoun : Stronger Together.