Comme évoqué dans le précédent article, nous évoluons depuis notre plus tendre enfance dans un système qui nous conditionne et nous pousse à communiquer de telle sorte que nous nous coupons de notre bienveillance naturelle et encourageons la violence (parfois même sans que nous nous en rendions compte).
La violence verbale, physique ou psychologique (qui se manifeste entre peuples, personnes, pays, etc.) émane d’un mode de pensée qui attribue la cause du conflit aux torts de l’adversaire et d’une incapacité à admettre notre propre vulnérabilité ou celle de l’autre.
Nous avons recours à des jugements moralisateurs envers les autres dont nous avons tendance à dire qu’il est dans le faux ou qu’il est mauvais lorsque ses actes ne sont pas en accord avec nos valeurs. Par exemple :
Ces jugements moralisateurs portés sur autrui peuvent prendre la forme de reproches, insultes, dénigrement, étiquetage, …
Une autre forme de jugement consiste à faire des comparaisons. Cette approche nous amène à juger l’autre indirectement et insidieusement : elle suscitera probablement une réaction de défense, de colère, … de la part d’autrui qui se sentira attaqué par vos propos et jugé sur sa manière d’être et/ou de voir les choses qui nous entourent. Comparer participe à une mentalité compétitive Perdant/Gagnant qui nie la différence et la diversité.
Une autre forme de communication qui nous prive de notre énergie naturelle consiste à nier, voire même refuser ses responsabilités. Dans notre langage de tous les jours, nous sommes souvent amenés à utiliser des expressions comme :
Par essence, ces expressions repoussent la faute sur un facteur externe soit disant indépendant de notre propre volonté qui illustre parfaitement comment notre responsabilité personnelle est écartée. Nous nions la responsabilité de nos actions, pensées, émotions, etc. dès lors que nous attribuons leurs causes :
Nous pouvons remplacer un langage qui implique l’absence de choix par un langage qui reconnaît l’importance cruciale du choix. Par exemple : “JE DOIS donner des notes, parce que c’est le règlement de l’école” devient “JE CHOISIS DE donner des notes aux élèves PARCE QUE je veux garder mon poste”.
Nous devenons dangereux lorsque nous ne sommes plus conscient de notre responsabilité en ce qui concerne nos comportements, nos pensées et nos émotions. Les horreurs du passé ainsi que celles qui se déroulent sous nos yeux ne sont pas un signe que le nombre d’hommes rebelles, insubordonnés et indomptables augmente dans le monde, mais plutôt qu’il y a un nombre toujours croissant d’hommes dociles, obéissants et passifs.
Une autre forme de communication aliénante consiste à formuler des exigences plutôt que des demandes. En effet, l’exigence fait explicitement ou implicitement planer sur le destinataire la menace d’un reproche ou d’une punition s’il ne se conforme pas aux exigences de celui qui demande ! Il s’agit d’une forme commune de communication dans notre culture, particulièrement de la part de ceux qui exercent des positions d’autorité. C’est une leçon d’humilité pour ceux qui sont persuadés que, parce qu’ils sont parents, enseignants ou chefs, leur rôle est de changer les autres et dicter leurs comportements. Nous ne pouvons jamais forcer qui que ce soit à faire quoi que ce soit : toute émotion, toute pensée, tout choix et tous comportements prennent naissance à l’intérieur de nous en réponse à un stimulus externe. Le stimulus n’est pas la cause de l’émotion ou de la pensée qui variera complètement en fonction de l’individu ; Tout stimulus reste neutre tant qu’il n’a pas été interprété d’une façon particulière, enclenchant une certaine stratégie intérieure habituelle dépendant uniquement de l’individu qui interprète dans son territoire psychologique privé ! Personne ne fait tout ça à notre place…