WhatsApp ! De son côté, Slack annonce plus de 3 millions d'utilisateurs uniques journaliers. Les bots s'intégrant dans ces applications, ils arrivent alors simplement dans nos conversations.
Plusieurs acteurs prennent place autours des bots. Il y a ceux qui permettent de créer des bots, ceux qui proposent des moteurs de NLP et ceux qui hébergent des plateformes dans lesquelles seront intégrés les bots.
Plusieurs frameworks pour développer des bots existent :
Facebook a lancé sa propre plateforme de bots lors de la dernière conférence F8.
Microsoft développe aussi en beta son moteur NLP LUIS (Language Understanging Intelligence Service). Cette API hébergée dans le cloud permet donc de répondre au besoin de compréhension des requêtes dans un langage naturel.
IBM Watson propose un framework offrant une plateforme cognitive. Elle permet d’interpréter le langage naturel, la vision, les discours, les data.
Presque toutes les applications de chat proposent d'intégrer des bots : Slack, Facebook Messenger, WhatsApp, Kik Messenger, Twitter, WeChat, Line, Skype, Telegram...
On entend souvent la question suivante : "est-ce que les bots ne vont-ils pas remplacer les applications mobiles ?". La réponse est clairement non. Les bots vont rajouter des fonctionnalités ou rendre plus accessibles des données (dans une application), mais ils ne feront pas faire disparaître les apps. En revanche, les bots transcendent la question de plateforme car n'ayant pas d'interface à proprement parler, ils vont pouvoir s'intégrer aux applications déjà existantes. Alors qu'il existe déjà plus de 3 millions d'applications tous stores confondus, seulement 11.000 bots ont été publiés pour le moment. La compétition pour faire connaitre son bot est plus facile que celle pour rentrer dans le top des applications de l'AppStore ou de GooglePlay. En effet, rechercher un bot en filtrant seulement par une plateforme de chat et un domaine, ne retourne que peu de résultats.
Si on compare le prix du développement d'une application mobile (en natif et sur iOS et Android), cela coûtera entre plusieurs dizaines et plusieurs centaines de milliers d'euros. Un bot pouvant s'intégrer à plusieurs plateformes de chats (quel que soit le device) coûtera beaucoup moins cher.
Dans le milieu professionnel, les bots peuvent répondre à plusieurs besoins comme devenir assistants, répondre à des emails, programmer votre agenda... Les bots peuvent aussi remplir un premier niveau d'assistance en ligne disponible 24h/7.
Côté grand public, les bots peuvent remplacer un concierge et faire toutes vos réservations, commander sur internet... Plusieurs bots donnant la météo ou permettant de trouver un restaurant apparaissent sur les stores de bots.
Disney a investi dans Imperson afin de personnifier ses personnages et leur permettant de dialoguer avec leur fans, renforçant son image de marque.
Que ce soit pour un usage professionnel ou personnel, les bots permettent d'accéder à de l'information de façon plus directe que parcourir des menus.
On se rappelle Tay développé par Microsoft qui est devenu raciste en moins de 24 heures sur Twitter. Ce bot d'intelligence artificielle était un projet de machine learning sensé communiquer avec les humains et favoriser la compréhension du langage naturel. Malheureusement, aucune règle limitant l'apprentissage de message nazi ou mettant de barrière éthique n'avait été implémentée.
Cette expérience montre à quel point l'intelligence artificielle est capable d'assimiler rapidement ce qu'on lui apprend. Les bots sont généralement entraînés avant d'être mis en production et disponible pour les utilisateurs ce qui évite ce genre de dérapage. De plus, d'un point de vue UX / marketing, les bots tendent à avoir une "personnalité" ayant un ton correspondant à la cible des utilisateurs.
Les bots sont désormais arrivés à un niveau de maturité qui permet de dialoguer naturellement avec la machine. Ils ont l'avantage d'être platform-agnostics et moins coûteux en termes de développement qu'une application mobile.
On imagine alors facilement la démultiplication des bots sur nos canaux de communications de type chat. Plusieurs plateformes / stores de bots commencent à voir le jour. Y aura-t'il une uniformisation de ces plateformes comme l'AppStore ou le GooglePlay ?
Bien souvent, la conversation que l'on souhaite avoir avec un bot concerne plusieurs sujets. Par exemple, pour planifier des vacances, il faudra réserver l'avion, l'hôtel, la voiture, les restaurants et vérifier la météo. Comment passer de manière fluide à chacun de ces informations lors de la conversation ? Faudrait-il un master bot coordonnant d'autres bots spécialisés ? Une standardisation des APIs de bots sera-t-elle nécessaire pour qu'ils puissent communiquer entre eux ?
Des problématiques de sécurités se posent car les bots peuvent avoir accès à des données sensibles et l'authentification de la personne dialoguant sera critique. S'interfaçant dans des conversations, il faudra s'assurer que les bots n'affichent pas des informations personnelles dans le flux d'une conversation à plusieurs personnes.
De plus, les bots peuvent ressembler à des attaques de type "man in the middle". Il faudra alors s'assurer qu'ils ont bien le droit d'interroger les APIs back-end fournissant les données et services.
Pour le moment, les bots ne remplaceront pas les humains car même si les progrès en IA sont fulgurants ces dernières années, ce domaine a encore beaucoup de progrès à faire pour des requêtes complexes. De nombreux tests de Turing font encore échouer la majorité des NLP. Mais l'utilisation massive des applications de chat et l'usage naturel du chat permet dès aujourd'hui d'implémenter des fonctionnalités rapidement et facilement accessibles à tous.