Accelerate, la volonté de mettre la qualité au centre, votre stratégie technologique et la manière de la gérer, la vitalité de vos communautés de pratiques techniques
Dans mon accompagnement, dès les premières conversations avec les sponsors d’une transformation, j’aime bien leur poser la question suivante : “Votre transfo est importante pour vous, dans votre rôle de sponsor, quelles sont toutes les techniques que vous pouvez mettre en place pour faire échouer cette transfo ?” Parfois déroutante, cette question invite une forme de réflexivité chez certains leaders qui viennent demander à ce que leurs équipes changent en ayant l’illusion que rien n’a besoin de changer chez eux.
Vous souhaitez que votre organisation et vos équipes adoptent ou s’adaptent au changement ?
Les modèles, framework et techniques en tout genre sont de bonnes inspirations et/ou boîtes à outils que vous pourriez mettre à l’épreuve de la spécificité de vos organisations. “Au même titre que les plans, tous les modèles sont faux et certains sont utiles ”dixit George Box”.
Le point de départ est toujours l’état dans lequel vous êtes (votre actualité business et marché du moment, vos marqueurs culturels, fiertés, douleurs, forces, faiblesses, injonctions contradictoires, etc.). Il suffit de changer le prisme par lequel vous regardez pour trouver votre solution.
Les clés des évolutions sont d’abord à l’intérieur et pas seulement à l’extérieur, il suffit d’explorer et observer les forces en présence pour trouver le chemin pour progresser. Le rôle de l’accompagnement extérieur est aussi d’éviter à l’organisation de réutiliser les mêmes solutions qui ne font que perpétuer un problème déjà en place, et l’inviter à aller explorer des nouveaux possibles en prenant conscience de certains angles morts installés par habitude et/ou culture.
Toute stratégie de transformation est par nature émergente. En réalité, malgré l’ordre apparent, le rythme d’appropriation et d’adoption d’un tel changement est non linéaire.
Il n’y a pas plus concret que les résultats en provenance du terrain. Pilotez votre transformation comme un produit agile orienté valeur, de manière collaborative, itérative et incrémentale avec, comme boussole, la mesure régulière de l’impact.
Apprendre de nouvelles pratiques ou adopter de nouveaux comportements demande du temps, plus encore désapprendre des gestes bien ancrés. Cela demande de l'engagement et de la résilience. Il faut des années pour un changement de culture durable, pour des véritables ruptures méthodologiques et/ou technologiques. Comptez trois à cinq ans pour une grande organisation qui évolue déjà dans le sens du vent, probablement plus longtemps pour celles avec un vent de face.
Il n'y a pas de raccourcis possibles. Forcer le rythme du changement n’accélère pas vraiment votre changement.
L’objectif n’est pas d’appliquer l’agilité pour l’agilité ou la technologie pour la technologie. Cela aurait pour conséquence de laisser les gens, l’humain sur le côté. C’est contre-productif et à haut risque pour votre progression.
Vous l’avez compris, ancrer des changements nécessite de la répétition, de la persévérance. Il est essentiel de réserver et d'accepter du temps pour apprendre et désapprendre, pour changer. Sans cela, rien n'arrivera.
En conclusion, engager votre transformation comme un processus itératif et incrémental d’apprentissage en continu où vous progressez vers une capacité organisationnelle où tout le monde expérimente, apprend et s'adapte en permanence, en lien avec les résultats prédéfinis, avec un leadership engagé et un accompagnement à tous les niveaux. Au travers de ce processus, appréciez des apports de valeur à chaque étape qui vous donneront du rythme et de la visibilité.
Le livre blanc OCTO “Culture Change” préconise de commencer par le “QUI” plutôt que par le “POURQUOI”. D’expérience, le changement n’a jamais lieu sans source d’énergie et engagement en interne qui se positionne comme client de quelque chose.
Pour vous, leaders de votre transformation, une fois que vous avez posé votre ambition globale, dans une perspective de généralisation et de passage à l’échelle, un de vos enjeux est de provoquer un phénomène de viralité via la multiplication d’une somme de transformations locales.
Soyez prêts. Dans le cadre d’une transformation, les premiers effets d’un changement c’est aussi de la perturbation, de la dégradation et du conflit.
La nature des relations et la qualité des conversations que vous avez au quotidien avec vos clients, équipes, partenaires… sont déterminantes pour une collaboration plus efficiente et pour des meilleures prises de décisions.
J’ai adressé dans le point précédent, l’intérêt de permettre aux énergies de se déployer. Cela implique notamment de favoriser une communication horizontale au détriment d’une communication pyramidale, de la transparence au détriment de l’opacité des silos, de la confiance au détriment du contrôle, de l’apprentissage au détriment de l’évitement des erreurs.
Et vous, sans jugement aucun ? Où en êtes vous sur l'ensemble de de ces points ? Qu’est ce qui est facile, difficile pour vous ? Quelle différence cela ferait-il d'oser faire autrement ?
Il est utopique de croire que l’on puisse faire du nouveau avec de l’ancien.
Et je terminerai par deux citations :
Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde!
Ghandi
Les organisations qui conçoivent des systèmes [...] tendent inévitablement à produire des designs qui sont des copies de la structure de communication de leur organisation.
Melvin Conway
Dit autrement, les structures de communication des humains influencent directement le design des systèmes techniques d’une organisation. Bonne nouvelle, l’inverse aussi sera vrai si vous laissez les énergies se déployer.
Pour aller plus loin :