portail de tous les transports en communs d'Île-de-France, en rassemblant les différents sites actuellement dédiés à la gestion des abonnements, au calcul d’itinéraires, aux informations sur les transporteurs… Autant de fonctionnalités indispensables aux 11 millions de franciliens qui se déplacent quotidiennement et génèrent des pics de fréquentation du portail à 35.000 visiteurs quotidiens.
Or, comme dans toute population d’utilisateurs d’un produit numérique, 20 à 30 % d’entre eux ont un accès difficile, partiel ou impossible aux informations et services en ligne, en raison d’un handicap ou d’une contrainte temporaire ou permanente. Il incombe donc à l’équipe de rétablir un accès satisfaisant au site pour toutes ces personnes.
En outre, comme tout autre site d’un organisme public, Île-de-France Mobilités doit répondre à deux obligations légales : conformité à 100 % du RGAA et affichage du niveau d’accessibilité atteint.
Pour qui s’attaque au sujet de l’accessibilité, la référence en France est le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité), publié par la DINUM, listant 106 critères qu’un site idéal devrait respecter.
Ces critères se subdivisent en 335 tests, à mener sur chaque page fabriquée pour vérifier sa conformité à la norme internationale d’accessibilité.
En considérant ces critères selon les compétences nécessaires à leur mise en œuvre, on constate que la majorité relève du développement front. Une partie implique le design (UX et UI) et enfin un quart concerne les contenus : images, vidéos, mais aussi textes et fichiers PDF. Tous les profils sont concernés. La réussite de l’accessibilité est un travail d’équipe !
Depuis juillet 2019, le niveau d’accessibilité numérique s'exprime en pourcentage (de conformité aux critères du RGAA 4) et correspond à l’un des trois paliers suivants :
Respecter 100 % des critères est une cible ambitieuse pour Île-de-France Mobilités. Bien que ce soit le niveau légalement requis, rares sont les sites à l’atteindre.
Le plus souvent, un projet démarre son chemin vers l’accessibilité en partant de loin. Les raisons sont diverses : peu de gens sont formés au sujet, le profil d’intégrateur web a tendance à disparaître en France... et les commanditaires d’un site en développement ont rarement l’accessibilité en tête quand il s’agit de prioriser les postes d’investissement.
La mise en accessibilité promet donc d’être une ascension longue et escarpée, dans laquelle OCTO accompagne ses clients sur la mise en œuvre. Notons que l’intervention d’une expertise RGAA tierce est ensuite nécessaire pour s’assurer de la conformité (au travers d'un audit guidant les correctifs finaux).
Le RGAA est nécessaire… mais loin d’être suffisant. En effet, il ne s’agit que d’une grille de critères permettant une recette en aval des développements, mais qui n’aide en rien la conception et la fabrication en amont.
Une méthode d'accompagnement doit donc être mise en place, dès le début du projet, pour combiner de façon opérationnelle agilité et accessibilité. Dans le cas d’Île-de-France Mobilités, l’ascension démarre en septembre 2019, avec une équipe qui, comme beaucoup, part de loin. Elle s’est déroulée en 3 phases.
Ces tests automatisés sont réalisés par des outils qui vont inspecter le code produit pour relever des erreurs à corriger. Mais attention, ils ne couvrent qu’une partie du périmètre global : c’est pourquoi un score maximal est requis sur ces outils, correspondant à un premier seuil d'environ 25 % de conformité au RGAA.
Pour recetter l'accessibilité, l’équipe se répartit 10 tests manuels simples qui viennent compléter les tests automatiques. Voici quelques exemples typiques de ces vérifications manuelles :
Six mois après le début du projet, l'audit RGAA révéla une conformité de seulement 41 %, soit un niveau « non conforme » selon la réglementation en vigueur. Le rapport d'audit se présente sous la forme d’un épais document listant les problèmes par critère, avec des recommandations correctives… Pour le rendre maniable, la PO l’a découpé (avec des ciseaux !) pour le transformer en autant de tickets déplaçables dans le Kanban général, après avoir marqué chacun selon la compétence impliquée (UI, développement ou contenu).
La majorité de ces correctifs revenait aux développeurs, soit 5 à 10 jours de travail qui furent égrenés au fil des itérations suivantes. Mais une partie de ceux-ci échoyait aux producteurs de contenus qui, de façon contre-intuitive, ont un rôle crucial en matière d’accessibilité. Or corriger est pour eux plus chronophage.
Après correctifs, la contre-visite révéla une conformité de 70 %, soit un niveau « partiellement conforme ». Un beau succès d’étape pour l’équipe !
Les améliorations restant à apporter pour parvenir au Graal portent principalement sur les contenus : leur structuration sémantique et la rédaction des alternatives manquantes, notamment les documents PDF (par nature très difficiles à rendre accessibles).
Cependant, l’enjeu à ce stade est moins de viser la perfection, que de maintenir le niveau atteint, afin de ne pas dégringoler la pente à mesure que le produit continue d’évoluer. Cela implique la poursuite des tests, la sensibilisation continue des nouveaux arrivants et la coordination avec les équipes connexes, car le portail agrège des pans entiers de fonctionnalités réalisées par d’autres.
L’accessibilité a beau être une préoccupation aussi ancienne que le Web, la plupart des gens partent de loin dans ce domaine encore confidentiel et peu enseigné. Une partie des actions est pourtant simple à mener, mais ignorée. La démarche peut sembler un peu longue à amorcer, mais elle s’allège dès lors que les bons réflexes sont acquis. Former l’équipe permet de réduire sensiblement ce délai.
Dans l’ascension de la montagne de l’accessibilité, il ne faut pas être trop ambitieux ! Mieux vaut avancer pas à pas : en visant des objectifs intermédiaires et en consolidant patiemment à chaque étape pour ne pas voir tous les efforts s’écrouler.
La responsabilité de l’accessibilité est portée conjointement par tous les profils d’une équipe produit : les designers UX et UI, les développeurs, le PO… et même le commanditaire, qui doit être sensibilisé quand arrivent les questions de priorisation et d’investissement.
Forte de son expérience, Romy vous recommande donc de progresser par paliers successifs :
Tout au long de ce parcours, un dispositif agile adapté vous permettra d’avancer efficacement, en mettant en place les éléments suivants :
Pour réussir l’accessibilité, l’équipe produit idéale comporterait les profils suivants :
Si, comme OCTO, vous réalisez votre produit pour le compte d’un client, voici les profils à prévoir de son côté :
Vous avez maintenant toute la connaissance de base pour imaginer comment gravir la montagne de l’accessibilité sur votre propre produit. Dans cette ascension, n’hésitez pas à solliciter OCTO qui pourra vous montrer la voie !