Big Room Planning” toutes les 6 à 12 semaines pour assurer la synchronisation et la gestion des dépendances
L’important est de chercher la simplicité et de multiplier les événements ou les individus interagissent et expérimentent ensemble de nouvelles façons de faire.
Comme tous les ateliers, le Big kick-off se prépare et je vous conseille :
Il faut compter un animateur par équipe et disposer au moins d’un facilitateur expérimenté dans l’animation d’événement de cette taille et de cette durée à même d’assurer le lead sur les 3 jours. Idéalement, n’hésitez pas à mixer coachs externes, coachs internes et facilitateurs issus des équipes ou du management et ayant l’habitude d'animer des ateliers de co-construction.
La colocalisation doit être privilégiée pour toutes les équipes mais ce n’est pas toujours possible. Mes recommandations sont les suivantes :
Si toutes les équipes ne peuvent pas être co-localisées, assurez-vous de rapprocher les équipes qui seront amenées à interagir régulièrement.
Essayez de toujours co-localiser au moins les membres d’une même équipe.
Si vos contributeurs sont dispersées, essayer de réunir ceux qui interviennent sur les mêmes segments techniques.
Si vous avez deux sites, vous pouvez également composer des équipes mixtes. Essayez d’avoir une majorité des membres sur un site.
Si vous êtes très en avance sur votre temps et que la plupart de vos employés sont en “remote” (à distance), investissez dans des outils de communication de qualité. Il est indispensable d’assurer des communications très fréquentes. Les daily meeting, rétrospective, backlog grooming, code review etc. sont possibles et même nécessaires avec des équipes à distance et c’est pourquoi il faut investir dans des outils de qualité.
Quoi qu’il en soit et dans tous les cas, je vous recommande d’organiser des rendez-vous régulier (toutes les 6 à 12 semaines) ou les personnes se retrouvent physiquement.
Le Big Kick Off permet d’acculturer progressivement l’organisation même si cette dernière n’est qu’au début de sa transition. Les différents ateliers sont autant d’opportunités d’expérimenter dans la pratique de nouvelles manières de faire et de démystifier les pratiques agiles tout en touchant du doigt leur magie.
Si l’agilité est entièrement absente de votre organisation, quelques sensibilisations pourront être glissées dans les ateliers pour assurer l’initiation et l’alignement sur les questions d’agilité. Les coachs agiles pourront, ensuite, accompagner les équipes dans leur montée en compétence.
Le Big Kick-OFF présenté ne joue qu’une partie du cadrage 360°. Il ne complète pas les éléments de rôles et responsabilités et il survole les questions d’organisation et d’architecture technique. Suite au Big Kick-OFF, il faudra poursuivre ces ateliers dans chaque équipe.
Les rôles et responsabilités peuvent être particulièrement sensible dans les organisations qui sont au début de leur transition ou de la mise à l’échelle de l’agilité. Si des changements sont prévues à court terme après le Big Kick-OFF, anticipez-les pour éviter les luttes de territoire pendant les ateliers.
Dans tous les cas, les rôles traditionnels de manager et de chef de projet peuvent être bousculés par ses ateliers de co-conception. Il pourra être utile d’assurer un séminaire de sensibilisation en amont du lancement du programme.
Il n’est pas rare avec ce type de programme que la date de livraison et le périmètre envisagé ne soient pas réalistes. Il faut donner la liberté aux équipes d’exprimer leurs doutes en la matière car, dans le cas contraire, elles livreront des plannings qu’elles ne pourront pas tenir et lorsque la date approchera chacun cherchera un coupable au lieu de trouver des solutions. Les plannings des équipes sont le plus souvent sur-estimés à hauteur de 30%; il est inutile de les challenger pour qu’elles prennent plus d’items qu’elles ne se sentent capables d’en réaliser. C’est pourquoi il est important de faire venir les stakeholders régulièrement pendant les phases de cadrage et de planification. Ces derniers tendent à donner plus de respect aux équipes quand ils sont face aux travaux de cadrage accomplis et les équipes disposent de tous les arguments et ressources nécessaires pour négocier date et périmètre. Plus tôt équipes et décideurs apprennent à négocier le périmètre en priorisant par la valeur, moins importants seront les risques de dérives projet et d’échec du produit.
Lors d’une préparation de Big Kick-OFF, j’ai eu connaissance qu’une des équipes contributrices était à l’étranger. J’ai insisté pour qu’elle soit présente lors des 3 jours mais les managers concernés ont considéré que cela serai contre-productif en raison de :
A la fin des trois jours, le tableau de dépendances a été entièrement résolu à l’exception des nombreux tickets affectés à cette équipe. Son absence mettait ainsi en péril le travail effectué par toutes les autres équipes. Plus la barrière de la langue est importante, plus il est essentiel de faire participer les équipes étrangères aux ateliers de cadrage. Les individus finissent toujours par trouver des moyens de communiquer et de se faire comprendre. Les liens interpersonnels noués pendant les trois jours peuvent faire toute la différence une fois les équipes étrangères réparties chez elle. Du point de vue de la logistique, il suffit de faire venir quelques représentants.
Il y a quelques années, j’accompagnai des équipes réparties en France et en Roumanie.
Les rapports entre les deux “groupes” étaient de très mauvaise qualité ce qui compliquait grandement le travail au quotidien. En faisant voyager des représentants de chaque équipe, nous avons créés des liens interpersonnels qui ont changé la donne à tel point que les uns et les autres se sont mis à s’inviter mutuellement le WE ! La vélocité de l’ensemble du système s’en est trouvé grandement amélioré.
En début d’atelier sur la vision, je me suis déjà entendu rétorqué que cela était inutile puisque tout le monde connaissait déjà la vision du fait des différentes plénières de la direction et que, de toute façon, le lean canvas du projet était affiché depuis plusieurs mois sur l’open space. J’ai alors demandé : Qui peut me résumer la vision ? Un grand et long silence a suivi. Finalement, un représentant du métier s’est exprimé. Il s’est avéré que cette vision n’était pas complète et qu’elle avait dérivé avec le temps. Elle suscitait également beaucoup de questions. Au final, tout le monde a été d’accord pour recréer la vision ensemble.
Je vous conseille d’utiliser la facilitation graphique et le management visuel
J’essaye le plus souvent possible d’user la facilitation graphique pendant les phases de cadrage. Je prends soin de réaliser de beaux artefacts (agendas, planning, matrice de risques etc.) afin de valoriser les équipes.
Cela permet également d’attirer l’attention et de faciliter la mémorisation.
Plus encore, les équipes vont plus facilement interagir et résoudre leurs problèmes en face de beaux posters facilitant la discussion (planning et board de dépendances). Ces derniers les obligent à rentrer dans le concret plutôt que de se perdre dans des débats d’idées.
Au fur et à mesure du Big Kick Off, j’affiche l’ensemble des livrables des équipes. Elles peuvent ainsi prendre conscience du travail accompli et s’intéresser aux travails des autres. De même, il est plus facile d’interagir avec les stakeholders pour remettre en questions le périmètre lorsqu’ils sont en face des plannings alignés de 6 ou 7 équipes.
N’hésitez pas à faire dessiner les équipes notamment lors du Forum Ouvert. Cela permet de libérer plus rapidement la parole et favorise le partage.
A la fin du cadrage, les artefacts utilisés vont pouvoir être conservés par les équipes (notamment le planning et les risques) afin qu’ils continuent à s’ajuster avec le temps.
“Avoir une présentation fonctionnelle sur l’ensemble du projet permet à tout le monde de comprendre la valeur ajoutée”
“On a souvent eu des kick-off qui étaient dans le sens de la direction vers les équipes alors que là on est sur un mode vraiment collaboratif ou ce sont les équipes qui travaillent ensemble pour lancer le projet !”
“C’est un exercice très intéressant en début de projet qui permet d’aligner toutes les équipes et de partager une même vision (...) Cela a soulevé beaucoup de questions auxquelles on avait pas pensé. “
“C’est la première fois en 27 ans que je vois toutes les personnes travailler ensemble sur le planning. La communication prend de plus en plus de place. A la fin des 3 jours, nous ne sommes plus 5 équipe mais bien 1 équipe.”
“A la fin des forums ouverts, quand on voit que tout le monde parle avec tout le monde de tous les sujets, c’est un moment unique”