ici Alexander Osterweld, Co-founder, strategyzer.com ;
Avec par ailleurs une complémentarité naturelle lors des projets exécutés avec des méthodologies comme le Lean ou l’Agile.
Ainsi, si le Design Thinking peut sembler proche de méthodes connues, utilisant des processus ou des situations éprouvés par nombre d’UX Designers, de Service Designers ou d’Agilistes, son apport fondamental reste son approche du monde du travail et de l’amélioration de son expérience.
En centrant systématiquement le sujet sur l’humain, “penser design” c’est assumer les nouvelles responsabilités collectives de la recherche, du développement, de la notion de marque, de la culture d’entreprise en général.
La volonté est alors de livrer des éléments actionnables trouvant un équilibre entre désirabilité, faisabilité technologique et enfin viabilité business.
Ce constat est aujourd’hui déjà largement assumé dans plusieurs entreprises qui ont adopté le nouveau rôle du Design et de l’UX Strategy en général. On les appelle les Designful companies. Elles dressent un pont au potentiel gigantesque entre la Digitalisation et le Design Stratégique que Larry Page a définitivement ancré chez Google en 2013.
Pour elles, l’apport stratégique du Design, se décline en plusieurs aspects articulés autour de l’intégration d’un Design Thinking épanoui au sein de l’entreprise :
Des Leaders “Design Centric”, qui considèrent le design comme un avantage culturel et structurant dans leur entreprise tout comme dans l’expression de leur valeur (Produits, services, conseils, qualité du code produit...)
Une culture du Design assumée : Le développement de la culture de l’entreprise est systématiquement liée à des valeurs d’empathie avant des valeurs de croissance organique, l’expérience utilisateur (UX) est partout un point de référence, de façon à produire une expérience client (CX) de qualité et différenciante.
Un Process de Pensée Design. Le Design Thinking et son application étant assumé dans le mindset de l’entreprise, les équipes se concentrent sur des opportunités de problématiques et non des opportunités projets.
Une structure construite autour du Design. L’entreprise s’organise autour de recrutement et de ressources co-responsables de leur poste, s’encouragent à construire des initiatives, elles mêmes parties intégrante de leur poste.
L’usage effectif du Design stratégique dans la conduite de changement n’est pas un phénomène uniquement américain.
Si depuis 2010, GAFA, et notamment Amazon, ou les autres Géants du Web suivent cette stratégie, tous les secteurs aujourd’hui se référent de près ou de loin au Design Thinking dans la quête de l’optimisation de l’expérience client (Customer Experience).
Avec des exemples marquants dans le retail (Walmart, Westfield, Nordstrom, Ikea…), dans la banque et l’assurance (Bank of America, CBA, BBVA, Capital One, Intuit, Deutsche Bank, Jyske Bank, mBank...), la santé (Des Hopitaux, IDEO.org project, Jacaranda Health...), du social avec le Civic Design, des startups (AirBnB, GitHub, FitBit, les FinTech …), etc.
Pour Katharina Berger, Retail Banking Innovation Specialist à Deutsche Bank, “Embedded Design Thinking allows our experts and innovators to interact with highly dynamic and creative design teams to create great solutions for a new customer experience”
En Europe, le programme “Design for Europe”, co-financé par la commision européenne, complète le “Action Plan for Design Driven Innovation”, créé en 2013 pour accélérer la prise de conscience globale du rôle du Design dans l’innovation en Europe et notamment dans les services publics.
Et la France n’est pas en dehors de cette réalité, étant l’un des pays les plus innovants d’Europe comme le rappelle Pierre Conte, président de l’agence média GroupM France : “Il se crée quelque 1.500 entreprises par jour en France, dont 773 autoentreprises, et Paris, qui héberge 60 % des start-up françaises , occupe la deuxième position en Europe derrière Londres pour le nombre de créations de start-up.“
Le phénomène est en fait mondial, les initiatives fleurissent chaque jour dans les pays émergeants, dans le but de redéfinir les contextes, les interactions, les valeurs…
Cette approche permet aux entreprises d'avoir non seulement la possibilité de repenser une culture nouvelle avec un grand nombre d’acteurs, mais leur offre un terreau propice à l’acceptation des nouveaux modèles, des transformations fréquentes dues à l’arrivée de nouveaux usages, de nouveaux acteurs et de nouveaux besoins.
Le contexte se créé pour entamer de nouvelles discussions, de nouvelles possibilités, bref le début d’une nouvelle conversation…
« Design Thinking is the beginning of the conversation, not a defined conclusion » - Tim Brown, IDEO.