OpenVideo.dailymotion.com, se dispense totalement de Flash. Cette balise vidéo pose cependant un problème de standardisation due aux brevets déposés sur les codecs :
De plus la spécification n'imposera aucun codec. On peut espérer que le codec Ogg Theora actuellement supporté par la majorité des navigateurs deviendra le standard de facto. Les principales plates-formes de partage de vidéos telles que YouTube ou Dailymotion influenceront également le choix du codec, s'ils utilisent Ogg Theora les navigateurs implémenteront ce codec.
La balise <canvas> permet de créer des rendus dynamiques d'images à partir de scripts JavaScript, de nouveaux composants graphiques élaborés en plus de ceux proposés de base par HTML. Il est alors possible de créer des animations d'objets, des bannières publicitaires équivalentes à ce que permet Flash. Les mini-jeux Flash peuvent être également réalisés par l'intermédiaire de cette balise. Pour voir les possibilités de cette balise, visitez le site Canvas Demos. Internet Explorer ne supporte pas cette balise même dans sa version 8. Il existe cependant des librairies JavaScript comme Explorer Canvas pour combler ce manque.
Les CSS 3 apportent également leur lot de fonctionnalités intéressantes comme les transitions et les transformations. Il est ainsi aisé de faire des rotations, des translations, des homothéties d'objets de façon progressive. Cela s'approche de l'interpolation de forme proposée par Flash. Aujourd'hui, les implémentations sont encore rare (Firefox, Chrome, Safari) et propre au moteur de rendu. Par exemple, -moz-transform pour Firefox et -webkit-transform pour Chrome et Safari.
On pourrait se dire que cela ne sert à rien de combler le retard et d'offrir les mêmes fonctionnalités aux internautes que Flash. Alors quels sont les avantages d'un nouveau standard comme HTML5 ?
La création d'une norme améliorera l'expérience utilisateur. Chaque navigateur apportera son implémentation de la spécification HTML5. Cette concurrence favorisera l'amélioration de la qualité et des performances, ce que l'on observe depuis quelques temps avec les moteurs JavaScript qui deviennent de plus en plus performants grâce à la compilation JIT (TraceMonkey de Firefox, V8 de Chrome, SquirrelFish de Safari). Le format lu par le lecteur Flash n'est ouvert que depuis 2008 et Adobe maitrise exclusivement son avenir, ce qui ne favorise pas la concurrence. Quelques lecteurs alternatifs existent comme Gnash mais ils ont encore beaucoup de retard à rattraper.
Un autre enjeu intéressant est la portabilité sur les différents systèmes d'exploitation. Le lecteur Flash est plus consommateur sur Mac OS X et sur Linux que sur Windows et la version 8 n'avait pas été porté sur les systèmes Linux. Windows étant le système d'exploitation majoritairement utilisé, cela explique certainement les priorités qu'Adobe donne à ses développements. Les différences de performances entre le même navigateur sur des OS différents ne sont pas aussi flagrantes. HTML5 devrait gommer ces différences dans le sens où un effort est déjà fait pour certains navigateurs comme Firefox ou Opera, disponibles sur plusieurs systèmes d'exploitation.
La proportion d'utilisation d'un mobile pour naviguer sur Internet est devenue non négligeable. Le lecteur Flash n'est pas bien armé pour cette utilisation : certains mobiles comme l'iPhone n'ont pas de lecteur Flash et les autres mobiles ne possèdent pas un lecteur Flash performant et aussi évolué que celui disponible sur poste de travail. Adobe annonce la version 10.1 qui devrait résoudre ces soucis, mais Apple refuse toujours qu'il y ait un plugin Flash sur le navigateur pour ne pas remettre en cause le business model de leur AppStore. Or, tous les récents smartphones bénéficient déjà des apports d'HTML5. Les navigateurs de ces mobiles profitent des mêmes avancées que les navigateurs des postes de travail, le même moteur de rendu est utilisé. Dès lors, la même application Web pourra être utilisée sur les différents smartphones du marché contrairement à une application Flash.
La possibilité d'utiliser tous les standards ensemble est le grand intérêt que l'on peut voir à l'utilisation de HTML5 plutôt que Flash. Dans une page HTML, il est difficile d'interagir et de communiquer avec le Flash. Ce n'est pas un souci lorsque l'application est entièrement réalisée en Flash, mais uniquement lorsque le Flash ne concerne que quelques parties de l'application. Il est possible de faire communiquer la page HTML et le Flash par le biais du JavaScript mais il s'agit de la seule possibilité, exit les possibilités du CSS, du SVG, etc. Combiner l'utilisation de tous les standards décuple les possibilités d'interaction et de rendu visuel pour l'utilisateur. Dans une démonstration, Dailymotion présente ce qu'il est possible de faire en mixant les standards sur la balise <video> : filtre, rotation, lumière d'ambiance selon la vidéo, etc.
HTML5 est en pleine construction et les navigateurs modernes n'hésitent pas à l'implémenter au fur et à mesure que la spécification avance. Toute cette effervescence autour de cette nouvelle norme améliore grandement les possibilités et les performances de nos navigateurs sans avoir recours à des plugins externes comme Silverlight ou Flash. HTML5 est donc clairement une alternative à ces plugins. Si Microsoft et Adobe ont fait le choix de reposer leur technologie d'IHM sur un plugin, Google a décidé avec son framework GWT de se reposer entièrement sur les moteurs de rendu des navigateurs. Adobe Flex permet d'avoir des animations, des vidéos et des styles graphiques très séduisants, mais GWT pourrait tirer partie des bénéfices d'HTML5 en exploitant au maximum les possibilités de cette spécification afin de réduire l'écart avec Flex.