évoqué l’an dernier de la FinTech à la TechFin est confirmé, rendant ainsi moins adapté le format de la démo pour la présentation, sur lequel les organisateurs ont toujours été à cheval. On peut également compléter avec la même remarque qu'en 2016 sur la forte présence des éditeurs.
Bien que nous étions à Londres, la DSP 2 était sous les feux des projecteurs, l’argument de « PSD2 compliant » était dans la bouche de nombreuses FinTech (avec une qui a même promis d’être « Brexit » compliant… dès qu’on saura ce que ça implique). Même Yodlee, la star du PFM aux Etats-Unis venait proposer sa plateforme pour la DSP2.
Le tout offre un paysage de la FinTech qui s’oriente vers un monde plutôt B2B et qui pousserait la banque à intégrer de plus en plus des briques toutes faites dans son système ou en tous cas vers une notion de banque modulaire, banque plateforme.
Cette année le Finovate fait bien le tour des tendances à la mode, mais on peut regretter le côté « showroom » pour les acteurs déjà bien avancés et établis qui utilisent l’événement pour faire une opération de communication. A quelques milliers d'euros le ticket d’entrée, cela ne laisse peut-être pas beaucoup de place pour de petites pépites de la FinTech.
Le bonus: On a assisté au show de Brett King, qui présentait la solution bien connue de Moven, mais qui surtout en a profité pour annoncer le lancement de la néo-banque au UK.
La grande surprise fut aussi le retour sur scène des dinosaures du Finovate : Dynamics Inc. et eToro (qui s’offre en plus le luxe du best of show).
Nous avons particulièrement remarqué la quasi absence de la Blockchain dans les présentations. En effet, seulement deux sociétés ont présenté leur offre, sans réellement convaincre sur leur caractère innovant.
CAXTON, par exemple, veut rendre les paiements internationaux plus rapides et moins coûteux. C’est probablement une perspective qui trouvera des applications dans un avenir assez proche, mais il reste toutefois à étudier de plus près les fondements de cette offre. Par ailleurs, la réalisation de cette expérimentation sur « un overlay » de la Blockchain Microsoft nous a laissé perplexe.
Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est l’évocation quasi systématique de la thématique de l’onboarding dans les présentations. Cette omniprésence s’explique très certainement par le fait qu’avec son ingénieux processus d’onboarding garanti en moins de 8 minutes, la néobanque N26 a de quoi inquiéter les banques.
Or, pour créer une expérience de la même qualité, les leviers technologiques sont nombreux : capture intelligente de documents pour le processus KYC, biométrie pour l’identification du client, utilisation des APIs des établissements concurrents (DSP 2) pour capter des données pour évaluer la santé financière… Les éditeurs s’en sont donné à coeur joie.
L'autre aspect qui m’a interpelé c’est que, contrairement à mes attentes, je n’ai pas vu de véritable disruption. La conférence a permis de voir de belles exécutions de ce qu’on connaissait déjà, mais pas la grande découverte qui vous laisse bouche bée et vous donne envie de dire « Pourquoi on n’y avait pas pensé avant ? ». A bien y réfléchir, c’est assez normal et cela reflète bien le fait que la Fintech arrive à un certain niveau de maturité / productivité. Maintenant que les banques et les Fintech ont compris l’intérêt de collaborer, on se concentre davantage sur la fiabilisation des processus et la compliance.