http://www2.informatik.hu-berlin.de/
Ce modèle offre l’avantage d’un vocabulaire partagé et une possibilité de réaliser des systèmes interopérables. Je m'en inspire largement dans les projets en prenant ce qui est utile, voire en ajustant les relations entre objets. Ce modèle par sa complétude évite les oublis.
Le SIP supporte de nombreux processus métiers (métier du déploiement, de l’exploitation, de la gestion des demandes…) , bref du management des actifs (décrits dans le CIM). Ces processus sont clairement répertoriés dans les frameworks tels que ITIL et CobiT. Je n'hésite jamais à rajouter des processus hors cadre normatif (ou mieux encore à en enlever !) car seul le bon sens et le besoin du terrain doivent être pris en compte !
Sur ce niveau d’architecture la situation est beaucoup moins claire car les applications qui portent les fonctions décrites plus haut sont en général réalisées par des logiciels d’éditeurs ou open source plus ou moins en chevauchement. La conception applicative du SIP est donc une tâche difficile qui demande une connaissance fine des produits (modèle conceptuel, services offerts...).
L’intégration à la gestion d’identité d’entreprise est une question cruciale : Faut il un système de gestion d’identité (GDI) spécifique au SIP ou séparé de la GDI d’entreprise ? L’application de politiques de sécurité différentes entre la GDI métier et la GDI SIP constitue l’argument le plus pertinent pour la séparation. On arrive fréquemment à constituer un SOC (Security Operating Center) pour réaliser les exigences de sécurité communes à l’ensemble SI métier - SIP. Ce débat fait rage dans bon nombre de DSI soumises aux réglementaires contraignants (Santé, bancaire, défense…).
Les applications du SIP (service desk, cloud control, supervision, stockage…) disposent en général de leur propre interfaces homme-machine (IHM). Cependant, les stratégies d’intégration globale (portail, bureau intégré, poste de conduite de production) sont en général possibles car les produits exposent souvent des API qui permettent la construction des IHM spécifiques souhaitées. Ainsi, le choix de produits exposant des API efficaces est fondamental pour rendre l’usage aisé. Les IHM spécifiques sont facteur d’ergonomie et de productivité. J'applique une politique stricte sur ce point : je rejette systématiquement tout produit n'exposant pas d'API permettant l'intégration et l'automatisation.
La cartographie suivante montre une exemple de grands blocs applicatifs de services que l’on retrouve dans la plupart des SIP. Les flèches représentent des flux d’information entre composants applicatifs.
L’exemple de la duplication des référentiels du SIP est un exemple flagrant de la difficulté de la conception de l'architecture. Pour illustrer cet exemple, les produits tels que le configuration manager (Puppet, Chef, CFEngine…), le cloud controleur, disposent de leur propre base de configuration en "compétition" avec la CMDB. De même, on peut discuter du fait que la CMDB commande le provisioning des ressources ou qu’elle reçoit les informations d’inventaire suite à déclenchement de provisioning par un autre canal. Ainsi le recouvrement des produits, les décalages de modèles conceptuels et les capacités des API rendent particulièrement ardu la conception et d’intégration du système. Là encore, la solution vient d'une vision claire du modèle conceptuel du métier de la production et de ses processus.
La carte applicative ci-dessus indique de nombreux échanges. Comme dans tout système d’information deux écoles existent: Faire des flux point à point avec un médiateur d’API, sachant que l’orchestration est de type “libre” (réalisée par les déclenchements successifs) sans orchestration centrale. C’est ce mode qui est largement prédominant dans les SIP actuels, car c’est la solution naturelle sans urbanisation. A contrario, les processus demandant à être orchestrés pourraient bénéficier d’un orchestrateur central. Ceci est particulièrement exacerbé dans les fonctions du release management (orchestration métier, technique et d’infrastructure).
Ainsi, l'entreprise n'a pas un Système d'information mais deux : le SI Métier et le SIP. Avec les contraintes de “Time to Market” et “Time to Repair”, le niveau d’exigence sur le SIP devient tel que les entreprises ne l'ayant pas urbanisé ne peuvent plus suivre le rythme demandé.
Une démarche DevOps apportera 100% de sa valeur si elle est supportée par une réflexion d’architecture du SIP. La difficulté majeure consiste à réaliser le modèle d’architecture cible avec les produits d’ITSM que l’on achète et qu’on intègre. L'utilisation d'un cadre d'architecture pour le SIP est alors un guide majeur vers le succès.