p2p-economy). La Blockchain est sur le point de « disrupter ces disrupteurs », quand ce n’est pas déjà fait.
Pour exemple symbolique, prenons le cas de La Zooz, une startup israélienne. Elle a été fondée sur le modèle d'une coopérative de transport à la croisée d'un Blablacar et d'un Uber. Dès lors que vous mettez à disposition une place dans votre véhicule, vous allez générer un zooz dans l’économie de cette blockchain (en référence à la monnaie antique du zouzim), que vous pourrez à votre tout utiliser pour voyager dans un autre véhicule comme passager.
La Blockchain est un registre distribué public de transactions :
La Blockchain offre principalement du consensus-as-a-service via une loterie décentralisée utilisant la preuve de travail (proof of work) :
L’innovation de rupture de cette technologie est de faire la synthèse entre les enjeux économiques et technologiques. La clef de voûte de la Blockchain combine des « machines » (les miners) qui effectuent des calculs cryptographiques générant de « l’argent ».
La « techno-nomie » est ici le système de rétribution qui fait tenir la technologie. Le plus stupéfiant est probablement que le développeur lui-même est impliqué dans la définition du « modèle d’affaire » de sa Blockchain pour qu’elle soit pérenne et que des “miners” acceptent de la développer.
Avec ces considérations technologiques, il est important de préciser que les créateurs et concepteurs de la Blockchain du Bitcoin n’ont pas mis en place par hasard cette technologie pour se rendre compte après coup qu’il n’y avait plus besoin d’organisme centralisateur : non, leur ambition première était clairement de se passer des institution centralisées pour opérer les transferts de manière distribuée et publique.
Le mystère Satoshi : qui est-il ?
Satoshi Nakamoto (聡中本 où 中本 ) est le pseudonyme de la personne ou du groupe de personnes qui, de 2008 à 2010, a conçu et créé Bitcoin, et le logiciel Bitcoin-Qt. Sur les forum crypto-anarchiques, les développeurs et la communauté Bitcoin perdent progressivement contact avec Satoshi Nakamoto jusqu’au 12 décembre 2010, où un dernier message est posté par Nakamoto. Peu de temps avant son évanescence, Nakamoto installe Gavin Andresen comme son successeur en lui donnant accès au projet SourceForge Bitcoin et une copie de la clef d'alerte. Cette dernière est une clef cryptographique privée unique permettant d'atténuer les effets d'une attaque potentielle sur le système Bitcoin. Des attaques comme la découverte d'une faille cryptographique permettant de modifier a posteriori les transactions, ou la prise de contrôle de plus de 51 % des nœuds du réseau.
Il y a une dimension idéologique forte qui est véhiculée par la rupture technologique qui permet de se passer d’une organisation centrale.
L’idéologie sous-jacente est celle des techno-libertariens. La liberté est conçue par le libertarianisme comme une valeur fondamentale des rapports sociaux, des échanges économiques et du système politique. De fait, ses partisans, les libertariens, sont favorables à une réduction voire à la disparition de l'État (anti-étatisme) en tant que système fondé sur la coercition, au profit d'une coopération libre et volontaire entre les individus, avec un État limité à des fonctions régaliennes.
Au-delà de cette promesse, les Blockchains (et en particulier celle du Bitcoin) connaissent des challenges structurants :
La crise des subprimes et les nombreux scandales financiers qui en ont découlé expliquent en partie la rapide adoption de Bitcoin par un public de plus en plus large. Ce phénomène montre bien à quel point la Blockchain peut se positionner comme une technologie permettant de soutenir le besoin de confiance dans un système. Et même si l’époque se prête encore un peu plus à l’investigation et à la découverte, les opportunités de s’approprier ces nouveaux concepts sont nombreuses.
Dans le contexte économique actuel d’une explosion de l’emploi indépendant, avec une augmentation de 85 % entre 2000 et 2013, certains imagent qu’il pourrait y avoir des places de marchés autonomes et sécurisées où le travail et les contrats seraient hébergés et opérés par une blockchain.
Les frontières des organisation classiques sont ainsi remises en cause avec la blockchain avec l’émergence d’organisations coopératives décentralisées d’un nouveau genre.
La disruption d’un modèle existant est le fruit d’une ou plusieurs inventions technologiques qui permettent à un groupe humain d’accéder à des choses qui lui étaient jusque-là impossibles, et permet de réinventer leur processus en modifiant les chemins critiques.
Chez OCTO, nous croyons que l’innovation construit notre société et que les organisations sont en mesure de présider à leur destinée en menant elles-mêmes ces transformations. Nous pensons que ces transformations sont la somme de projets innovants réalisés dans des conditions particulières pour préfigurer du changement profond à venir.
Nous préconisons une approche « Emerging business organisation » adaptée de Garvin & Levesque, qui permet à l’entreprise d'organiser ses activités en trois catégories appelées « Horizons » :