certification B-Corp exigeante #nogreenwashing.
ET VOUS ?
Depuis que GREEDY avait fait main basse sur l’âme des enfants - ou, comme dirait MAKTG, envahi le marché du cadeau - je pensais être devenu inutile. Notre petite entreprise artisanale ne faisait pas le poids face à ses usines à produire du bonheur. Tous les désirs des enfants étaient exaucés en un temps record ; à peine avaient-ils commandé leurs cadeaux qu’ils étaient déjà produits, emballés et expédiés. Pire, GREEDY semblait avoir trouvé un moyen de s’introduire dans leurs esprits fragiles pour y faire naître de nouveaux besoins. Je ne comprenais pas : que faisaient-ils de tous ces objets ? GIEC était formel : on en retrouvait par milliers abandonnés dans des décharges, cassés, abîmés et même parfois encore en bon état. À quel moment la folie des adultes avait-elle gagné les enfants ? Cette fuite en avant était donc irréversible ? J'avais fini par m’y résigner. Mais BENCHM eut une nouvelle idée : “Et si on allait voir ce qui se passe chez GREEDY ?”
Comme toujours, SCEPT soupira : “À quoi bon ? Son usine est une vraie forteresse !
“L’usine, oui, ses poubelles, non !” s’exclama PRAGMAT. Une expédition commando fut montée le soir même. L’aventure était périlleuse, mais mes courageux lutins ne reculaient devant rien. Vers minuit, ils revinrent, passablement crottés, victorieux et indignés :
- Mission accomplie, me dit un PRAGMAT malodorant. Nous avons trouvé des centaines de lettres d’enfants froissées ou déchirées. Certaines enveloppes n’ont même pas été ouvertes !
- Nous les avons sauvées de la destruction, renchérit INNOV en me remettant à son tour une liasse nauséabonde. Pas simple, d’ailleurs. Il faudrait inventer un système de poubelles différentes pour trier les papiers.
- Super idée ! Allons à la fabrique.
Et ils repartirent en courant.
“Braves petits lutins, pensai-je, toujours prêts à expérimenter !”
Chaussant mes lunettes, je compris en parcourant les lettres pourquoi GREEDY avait écarté ces demandes : il était tout simplement incapable de les honorer. Les enfants ne se contentaient pas d'appeler à l’aide : ils proposaient déjà des solutions ! Ils semblaient rivaliser d’imagination pour demander des jouets nouveaux, différents : « une barbie biodégradable », « de la pâte à modeler végétale », « un livre en textile recyclé ».
Je décidai de consulter mes lutins experts : pouvions-nous transformer nos ateliers pour inventer de nouveaux jouets ?
- Bien sûr ! me répondit la tribu STATIQ. D’après nos calculs, pour les 10 prochaines années, nous pouvons planifier une hausse de 20% par an de la production de jouets à base de matériaux recyclés.
- 20% ? C’est bien, ça ?
- C’est un très bon début. Ça signifie : 0 carbone dans la matière première nécessaire à la fabrication des jouets.
J’étais fou de joie. Tout redevenait possible ! Enfin, nous allions pouvoir agir : les enfants étaient avec nous ! C’étaient eux qui allaient nous aider à sauver la planète. Tout heureux, je réunis de nouveau mes lutins pour un nouveau kick-off. C’était décidé, nous allions innover, revoir nos modes de production, révolutionner nos façons de faire. J’étais convaincu que tous allaient me suivre dans un joyeux élan. J’allais vite déchanter…
Et VOUS ?
**Retrouvez tous les épisodes de notre Conte de Noël OCTO :
**Prologue
Chapitres 1 & 2
Chapitres 5 & 6
Chapitre 7 & Épilogue