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Nous pouvons voir la “Blockchain Journey” comme l’itinéraire idéal pour mener à bien un projet blockchain. Cette ascension est composée de 4 grandes étapes étudiées pour éviter que le trek s’arrête plus tôt que prévu. Ne vous inquiétez pas les guides OCTO sont là pour vous accompagner et vous aider à atteindre le sommet !
On ne part pas gravir l'Everest sans préparation ! Même raisonnement pour un projet blockchain.
La première étape consiste à faire monter ses équipes en compétence sur le sujet blockchain afin d'assurer sa bonne compréhension, aligner les acteurs sur sa définition, appréhender sa valeur et maîtriser son langage technique.
Pour cela, OCTO Academy a intégré à son catalogue les formations suivantes :
Nous construisons également des formations sur mesure appelées "ateliers d'acculturation" où nos experts interviennent directement auprès des différents métiers de votre entreprise afin de leur faire découvrir la blockchain.
De part sa nouveauté et les nombreuses initiatives lancées ces dernières années, il est difficile d'avoir une vision globale sur cette technologie et d'évaluer son impact. Une phase d’exploration est donc nécessaire. L’objectif est de bien cadrer le projet et d’être sûr que la blockchain permet de répondre au besoin métier.
La première étape est d’analyser le marché et notamment les initiatives par secteur d’activité. Cette étude permet de mieux comprendre comment un secteur d’activité s’empare de la blockchain et quelle position stratégique une entreprise a intérêt à adopter.
La deuxième étape permet d’identifier et prioriser les cas d’usages, à l’aide de workshops (ateliers collaboratifs). Il est important d’obtenir dans un premier temps la vision macro des interactions entre les différents acteurs pour identifier leurs besoins et effectuer un zoom sur leurs points de douleurs. L’objectif est de mieux comprendre la nature des flux d’échange et d’affiner un cas où la Blockchain aurait un intérêt business à être intégrée pour chacun des acteurs. OCTO a développé plusieurs outils pour simplifier cette étape cruciale dont la platform journey et le flowchart schématisés ci-dessous.
La troisième étape va permettre de prendre une décision sur la viabilité de la solution Blockchain. OCTO a pris le parti de ne pas utiliser d’arbre décisionnel, qui est binaire et donc s’adapte peu aux spécificités des différentes problématiques. Le Canvas décisionnel est la solution que nous privilégions dans ce cas. Ce dernier fait office de synthèse pour tout le début de la phase d’exploration. La note d’éligibilité décernée à la fin détermine dans quelle mesure la blockchain est une solution pertinente ou non.
Habituellement, une entreprise à l’habitude de concevoir des solutions pour son propre compte en suivant une démarche de produit minimum viable - ou MVP - afin de construire par itération les fonctionnalités d’un futur produit dont elle sera entièrement propriétaire.
Pour les projets blockchain c’est différent: une entreprise doit se concentrer sur la co-construction d’un écosystème minimum viable ou MVE. C’est une démarche qui se concentre sur le développement de l’écosystème (le réseau et ses acteurs) plutôt que sur les fonctionnalités d’un produit.
Plus un écosystème est complet, plus il apporte des avantages à l’ensemble des acteurs. A l’inverse, un écosystème incomplet ou mal construit peut complètement compromettre la réalisation d’un projet.
Le MVE commence en amont du projet pendant la première phase de cadrage, et évolue en parallèle du MVP, typiquement à chaque cycle de maturité du projet.
Il permet de définir les intérêts et d’aligner les attentes de chacun, afin d’établir un modèle d’affaire, opérationnel et de gouvernance. Cette démarche est déjà utilisée pour la mise en production de projet blockchain / DLT dans le domaine bancaire et la logistique.
Les questions types que l’on se pose au début de la phase MVE:
La création d’un MVE est complexe. Nous devons adopter une perspective multidimensionnelle autour des acteurs et de la proposition de valeur. Penser en terme d’écosystème est essentiel.
Traditionnellement nous sommes dans une architecture centralisée ou les standards d’interopérabilité et de sécurité sont portés par un tiers de confiance ou un fournisseur de service. Dans un système décentralisé, chaque participant va certifier, sécuriser et partager ses informations ; Au moment de se lancer dans la réalisation technique d’un MVP, on se rend compte que la mise en place de ce système engendre beaucoup de complexité. Chaque acteur a ses propres standards (organisationnel, architecturale, sécuritaire, de déploiement) et donc cette complexité est exponentielle si l’on intègre de nouveaux acteurs ou business network.
La solution serait de commencer avec une architecture décentralisée, mais dans un seul cloud provider centralisé: on ne garde que l’exécution métier décentralisée car le but est de prouver une valeur métier.
De plus, déployer des applications dans plusieurs SI qui ont chacun leurs caractéristiques peut s’avérer très compliqué si chaque acteur n’est pas accompagné par une équipe DevOps. Les itérations au démarrage d’un projet devant être fréquentes et le feed-back rapide, nous allons opter dans un premier temps pour un déploiement conteneurisé et en accès direct sur les différents SI.
Même si les réseaux blockchain offre une sécurité « by design », elle va pourtant être un point d’attention important pour tous les acteurs et pour cause : le niveau de sécurité du consortium correspond à celle de l’acteur ayant la plus mauvaise. Dans ce type de réseau, elle est extrêmement importante car elle peut compromettre tout le consortium.
Plusieurs choses sont à mettre en place pour éviter ce type de désagrément comme par exemple:
L’intégration au SI des entreprises peut aussi être un point de complexité important et l’une des plus grosses sources de coûts. Nous conseillons de partir sur l’intégration la plus petite possible, qui soit indispensable à notre MVP, à sa valeur ajoutée et donc également à l’expérience utilisateur.
Dans le cas d’une blockchain permissionée (appelé aussi de consortium ou privé), la déconnexion d’un des acteurs (nœud down par exemple) peut impacter tout le reste du consortium et donc avoir un impact business. Monitorer au plus vite tous les nœuds nous permet de réagir au plus vite et de passer plus facilement à un consortium complètement décentralisé.
Un projet blockchain va généralement démarrer avec un POC ou un démonstrateur. Pour cette étape, pas besoin de se complexifier la tâche avec tous les aspects techniques. Il peut néanmoins être utile d’utiliser une BaaS (Blockchain as a Service) pour démystifier la technologie. Le but étant de commencer une implémentation métier simple, de lever les incertitudes et aligner les acteurs.
En phase de MVP nous allons mettre en place l’infrastructure, commencer à introduire des mécanismes de gestion de consortium, d’intégration aux SI et développer le monitoring global du réseau. Pour plus de simplicité nous pouvons commencer par regrouper l’ensemble du consortium sur un seul cloud provider ou également mettre en place un système de déploiement qui nous permettra de faire de l’infra-as-code, le but étant de prouver la valeur et d’avoir les premiers retours utilisateur.
Lorsque nous allons passer en phase de scaling la plupart des difficultés liées à la technologie Blockchain et à la mise en place d’un consortium ont déjà été écarté en phase de MVP. Nous avons déjà prouvé la valeur et cela va permettre à chaque acteur de s’investir plus en profondeur et d’héberger un nœud comme il le souhaite. S’ils le souhaitent et qu’ils en ont les compétences, ils pourront aussi gérer les déploiements de manière décentralisée : en récupérant les paquets. L’intégration de nouveaux acteurs doit être simple pour assurer la croissance du consortium.
Durant cette matinale, une table ronde était organisée et avait pour thème le retour d’expérience d’un projet de l’entreprise Faurecia sur la mise en place d’un consortium de Blockchain permissionée. Les participants étaient :
Pour Faurecia, l’objectif d’un projet tel que celui-là est de se rapprocher du client en réduisant les coûts. Faurecia est une entreprise d’ingénierie et de production d’équipements automobiles qui doit être en contact permanent avec des constructeurs, des sous-traitants et des outilleurs. Grégoire Ferré nous a expliqué que ces échanges sont complexes et représentent une douleur pour tous les acteurs. Faurecia a donc décidé de concevoir une solution basée sur une technologie blockchain afin de faciliter ces échanges d’information.
Grâce à l’accompagnement d’OCTO Technology et d’Accenture Strategy, Faurecia a donc pu mener son projet à terme à l’aide d’une approche lean start-up expliqué détaillée par Adrien Winter.
Cette matinale a aussi été l’occasion d’aborder des sujets juridiques. Nous avons eu la chance de recevoir Karima Lachgar conseillère chez CMS Francis Lefebvre Avocats qui nous a parlé des problématiques juridiques et de gouvernance liée à la mise en œuvre des blockchains et DLT. Questionnement RGPD, NDA sur le partage d’informations, gestion d’incident On et Off chain , statut et valeur juridique de code exécuté sont des exemples de difficultés réglementaires qu’il faut résoudre sur ce type de technologie
Karima a également abordé l’avancée des réglementations sur les Security Token qui sont
aujourd’hui divisés en 3 groupes :
Vous avez maintenant une méthodologie pour réaliser un projet Blockchain. On peut y lire que les épreuves sur le chemin sont technologiques, mais aussi et surtout organisationnel, culturel et politique. La création d’un écosystème qui apporte de la valeur à chacun des acteurs et qui dans l’idéal puisse déboucher sur des standards de communication nous laisse rêveur. Nous avons la conviction que les projets Blockchain vont permettre aux entreprises de révolutionner leur manière de travailler en commun.