Cloud Native, dont les 12 facteurs sont un bon point de départ. Les applications existantes devront vraisemblablement être modifiées pour être portées sur le Cloud, et il est important de noter que cela n'altère pas leur capacité à être déployées sur les infrastructures propriétaires.
Par ailleurs, une application déjà basée sur une architecture de type Clean Architecture - qui permet une adhérence contrôlée à l'infrastructure sous-jacente -, un code de qualité et l'utilisation de technologies open source facilitent sa migration vers la Cloud.
La distinction entre Propriétaire et Cloud impose le choix de l’infrastructure cible pour les différents types de traitements du système d’informations. Ce choix peut être fait au cas par cas, mais il est préférable d’adopter une stratégie de ségrégation au travers de laquelle la stratégie Cloud de l’organisation pourra être mise en place.
La liste suivante donne des exemples de politiques de ségrégation rencontrées fréquemment :
Critère | On Premise | Cloud | Commentaire |
---|---|---|---|
Génération | Application legacy | Nouvelles applications | Modèle “Cloud First”, facilite l’adoption mais ne permet pas à lui seul la migration vers le Cloud |
Confidentialité de la donnée | Sensible | Publique | Protection de la donnée et conformité aux exigences réglementaires. Difficulté à conserver l’étanchéité des traitements |
Criticité du traitement | Critique | Non Critique, expérimentation | Permet l’adoption du Cloud en évitant les risques, mais ne permet pas de tirer parti de tous les bénéfices du Cloud |
Cycle de vie | Production | Développement | Difficulté à aligner les environnements techniques et les pratiques |
Opérations | Fonctionnement nominal | Pic de charge, Plan de continuité d’activité, Backup | Nécessite une adaptation des applications propre à les exécuter les les deux types d’infrastructure |
Tier | Back-end | Front-end | Permet de maximiser la disponibilité et les performances face à l’utilisateur final tout en minimisant l’impact sur l’architecture. Pas toujours possible, et nécessite une attention particulière sur le volume de données échangées |
Ces modes de ségrégations ne sont pas mutuellement exclusifs, et l’adoption d’une ligne directrice claire permettra de limiter la complexité de conception et de mise en œuvre, et ainsi d’en limiter les risques.
Les technologies et pratiques étant différentes entre les infrastructures on premise et le Cloud, l’organisation et la gouvernance des systèmes d’informations devra évoluer pour prendre en compte cette double contrainte de fonctionnement de l’existant et d’opérations des traitements dans le Cloud.
La mise en œuvre du Cloud requiert des compétences dont les organisations ne sont pas toujours dotées. Un plan de formation et de recrutement adapté permet le développement de ces compétences en interne. En fonction des profils présents dans l’organisation, il est souvent préférable de faire appel à une expertise externe pour le recrutement comme pour la formation, tant les compétences requises sont pointues et spécifiques.
La création d’une équipe experte dédiée au Cloud est souvent une manière de démarrer l’adoption du Cloud. Pour diffuser les pratiques au sein de l'organisation cette équipe devra évoluer vers un accélérateur des autres équipes (formation, accompagnement) plutôt que vers une instance de validation qui serait un goulet d’étranglement.
Le succès de la mise en place d’une stratégie de Cloud Hybride réside beaucoup dans la capacité à adapter les modes de gouvernance des architectures traditionnelles pour les rendre compatibles avec les changements de paradigme profonds du Cloud.
Par exemple, le provisioning des machines virtuelles ne peut plus être soumis à une procédure manuelle (validation de la demande, création, …) car cela irait en opposition avec l’aspect nécessairement “On Demand” du Cloud.
La difficulté réside donc dans la capacité à adapter pour le cloud les règles de gouvernance de l’organisation tout en gardant une cohérence de management entre le Cloud et le propriétaire.
Le maintien en conditions opérationnelles de deux types d’infrastructures en parallèle est en lui-même une difficulté majeure : les rôles des opérationnels, l’administration des plateformes, l’hétérogénéité des métriques et outils rendent ces tâches lourdes.
La mise en place généralisée de pratiques de conception, développement, d’opérations et de déploiement automatisés (Agile, DevOps) permet de réduire la fracture entre ces deux typologies d’infrastructure, et facilite à la fois les opérations et l’adoption du Cloud.
Certaines technologies promettent également une gestion unifiée de tout type de déploiement, On Premise ou Cloud, sur des plateformes de type CaaS (Container as a Service). En l'occurrence, Anthos, l’offre de GCP, permet la gestion de cluster Kubernetes quel que soit l’infrastructure sous-jacente.
Si le consensus s’établit aujourd’hui autour du container (Docker en particulier) pour la construction et le déploiement d’applications, la marche est haute pour les organisations entre la gestion de VMs et l’orchestration de containers, quoique les fournisseurs d’infrastructures virtualisées facilitent de plus en plus cette transition au sein de leur écosystème. L’utilisation de ces technologies est sans doute une bonne cible pour une stratégie qui viserait la cohabitation long terme d’architectures propriétaires et Cloud, mais probablement pas le premier pas dans cette direction.
Le Cloud Hybride est bien souvent un fait accompli avant d’être une cible stratégique de l’organisation. Le succès de sa mise en place repose sur la mesure des différences profondes du Cloud par rapport aux infrastructures traditionnelles.
Ces différences nécessitent des changements importants dans l’organisation: